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Les massages en contexte sportif : bénéfices et controverses

Les massages en contexte sportif : bénéfices et controverses

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Les massages sont pratiqués depuis l’Antiquité et, en agissant sur la peau, les muscles, les tendons et les ligaments, ils contribuent au bien-être des personnes. À ce jour et reliés à l’état actuel de nos connaissances, les différents bénéfices du massage semblent multiples. Réduction de la douleur, augmentation de la perfusion sanguine, diminution des symptômes dépressifs, des niveaux d’anxiété et de stress, tout en renforçant notre statut immunitaire : tels sont les principaux impacts positifs attribués au massage thérapeutique. Associées ensemble, les bénéfices souvent recensés ont un effet non négligeable sur le « mental wellness ». Plusieurs données très récentes en attestent, notamment sur la santé mentale et les facteurs de stress. Si la douleur affecte souvent nos vies et surtout notre qualité de vie, le massage est désormais reconnu pour faciliter la réduction de cette douleur en augmentant notamment le flux sanguin, en atténuant les paramètres de l’inflammation et en réduisant la tension musculaire générale. Il est également souvent comparé à certains dispositifs accélérateurs de retour veineux, que cela soit en récupération sportive ou dans un objectif de diminution de « jambes lourdes ».

Effets du massage avant l’exercice ou entre plusieurs exercices consécutifs

Les massages sont régulièrement pratiqués avant une compétition, notamment parce qu’ils augmenteraient le débit sanguin. Une augmentation du débit sanguin permettrait alors d’accélérer l’approvisionnement des cellules en oxygène et nutriments, d’augmenter la température intramusculaire et le pouvoir tampon du sang, et favoriserait ainsi la performance. À ce jour, les données pouvant étayer ces postulats restent encore peu nombreuses. Ainsi, des massages pratiqués 10 minutes avant un exercice sous-maximal (80 % de la fréquence cardiaque maximale) n’ont pas entraîné de différences, par rapport à un groupe contrôle, sur les variables mesurées lors de l’exercice (consommation d’oxygène, fréquence cardiaque, pression artérielle, lactatémie). Appliqués pendant 30 minutes sur une population de sprinteurs, les auteurs rapportent cependant que, comparativement à un groupe contrôle, la plus grande fréquence de foulée a été mesurée sur un sujet massé. On peut dès lors regretter que cette étude ne se soit pas intéressée conjointement à la fréquence de foulée.

Dans les années 2000, il a été mis en évidence une diminution de la fatigue avec un dispositif de massage mécanisé reproduisant le geste de palper-rouler. Suite à une épreuve d’épuisement local, les sportifs ayant reçu un massage de 15 minutes ont eu un meilleur temps de maintien (66 % de la force maximale volontaire) et une diminution moins importante de la force maximale par rapport aux sujets ayant eu un simple repos de 15 minutes. Cette moindre fatigue a été attribuée à une meilleure élimination des métabolites. Cette hypothèse a pu être étayée par nos résultats très récents sur une population de nageurs professionnels. Dans cette étude, 16 nageurs ont réalisé deux séries de 200m en crawl, espacées de 10 minutes pendant lesquelles la récupération était de type passive, active ou massage. La lactatémie était significativement plus faible pour le groupe massé que pour celui ayant effectué une récupération passive ou active. Quant à la performance mesurée lors du deuxième 200m, les groupes Récupération Active et Massage n’ont pas présenté de différence significative entre eux et ont réalisé de meilleurs temps que les athlètes du groupe Récupération Passive.

Effets du massage après l’exercice

L’intérêt majeur des massages sportifs serait de réduire la fatigue et, ainsi, le temps de récupération, en particulier pendant les périodes de compétition. Leur effet relaxant, tant physique que psychologique, serait également bénéfique pour éliminer le stress engendré par la compétition.

Si les massages réalisés après des matchs sur une population féminine et masculine de basketteurs ont conduit à une diminution significative de la fatigue perçue, ils n’ont eu aucun effet sur des tests de performance (Counter Movement Jump, sprints répétés) 24 heures plus tard. De façon comparable, 30 minutes de massage n’ont pas permis une restauration plus rapide de la force maximale un jour et quatre jours après une épreuve de semi-marathon. Les quelques études ayant montré une diminution de la lactatémie ont combiné massage et récupération active, cette dernière permettant d’augmenter le flux sanguin et, ainsi, d’accélérer l’élimination des ions lactates ou d’autres déchets métaboliques. Il ne semble pas toujours évident de montrer que les massages ont un effet en récupération pour la réitération d’une performance sportive. Il semblerait que le point d’ancrage soit davantage ciblé sur la diminution des douleurs musculaires post-exercice.

Effets du massage sur les douleurs musculaires post-exercice

Après un exercice intense et inhabituel comportant des contractions excentriques, on observe la survenue de courbatures ou DOMS (Delayed Onset Muscle Soreness) après un délai compris entre 24 et 72 heures. Elles constituent un problème important pour les coachs et les athlètes, car la douleur est chronique et s’accompagne d’une altération des fonctions musculaires (baisse de la force et de l’amplitude articulaire, augmentation de la raideur et du métabolisme de repos). Les DOMS sont classiquement imputés aux contraintes mécaniques d’étirement des fibres, provoquant des microlésions au niveau notamment des membranes musculaires. Il en résulte une réponse inflammatoire avec formation d’un œdème.

Selon certaines études, les massages n’auraient pas d’effets sur l’altération de l’amplitude articulaire et ne permettraient pas de limiter la chute de la force ni d’accélérer sa restauration, suite à des exercices induisant des douleurs musculaires. Ainsi, 10 minutes de massage réalisés 3 heures après un exercice excentrique, n’ont pas permis d’observer de différences significatives dans l’évolution de la force maximale volontaire (par rapport à un groupe contrôle) au cours des 14 jours suivant l’épreuve. Les massages ont néanmoins entraîné une diminution des DOMS (−30 %).

Pour plusieurs auteurs, les massages auraient plutôt un effet psychologique. Deux heures après un exercice excentrique réalisé sur les ischio-jambiers, un groupe a reçu 20 minutes de massage, tandis qu’un autre a reçu une simulation de massage. Dans les heures suivant l’exercice et jusqu’à 48 heures plus tard, les sujets ont effectué des tests de force maximale, des mesures d’amplitude articulaire, des évaluations de la douleur perçue. Seule la douleur perçue s’est avérée moindre pour le groupe massé.

D’autres auteurs ont montré par ailleurs des effets plus probants avec un protocole de course à pied en descente. Cet exercice a été suivi d’un traitement par massage mécanisé (de type palper-rouler) de 10 minutes, pendant 6 jours, sur les muscles antérieurs d’une cuisse, l’autre servant de contrôle. Les auteurs ont pu observer une diminution de l’œdème et de la douleur, ainsi qu’une moindre chute de la force maximale à J + 2, comparativement à la cuisse non traitée.

Une alternative au massage : la pulsothérapie cardio-synchronisée

On connait depuis plus de 30 ans la pressothérapie et son potentiel impact sur l’accélération du retour veineux. Beaucoup d’études ont été conduites dans le milieu du sport et bien que les sensations décrites par les sportifs semblent être favorables, très peu d’amélioration de la performance en sport a pu être démontrée.

Plus récemment est apparue la notion de pulsothérapie (bottes semblables à celles de la pressothérapie), procédé stimulant la dilatation vasculaire par la voie de l’oxyde nitrique (stimulation endothéliale), dynamisant ainsi les voies lymphatiques et mobilisant les masses musculaires. Cet effet pulsatile est synchronisé à partir de la fréquence cardiaque monitorée en continu. Bien que dépourvu de données dans le monde du sport car trop récent, nous avons malgré tout pu montrer sur une faible population que l’utilisation de ce dispositif (juste après l’effort et pendant les 2 jours qui suivent) permettait de retrouver très précocement une performance en cyclisme (test d’explosivité Wingate), identique à la performance initiale dès 24h après l’effort. Les douleurs musculaires, le bien-être et la fatigue perçue semblent également aller dans le même sens, c’est-à-dire vers une amélioration de la récupération. Ces résultats restent à confirmer sur une plus large population et dans un contexte d’entraînement plus prolongé.

D’autres études devront permettre sans doute de montrer l’importance des techniques de massages – liés à des protocoles appropriés- dans la gestion de la récupération reliée à des périodes d’entraînement plus prolongées. On a désormais toutes les raisons de penser que si les massages sont souvent démontrés comme peu efficaces pour la performance sportive, c’est sans aucun doute parce qu’aucune étude ne s’est intéressée à son impact lors d’un un cycle complet d’entraînement !

Ce qu’il faudrait retenir

Publié le 13 décembre 2023

Par Christophe Hausswirth, expert scientifique dans les domaines du sport et de la santé.

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